Pour la première fois depuis trois ans, le prix de l'action de Google est inférieur à 300 $. Il est passé de 311 $ à 288 $ en l'espace d'une journée, perdant ainsi 6,6% de sa valeur. Le titre Google n'a jamais été aussi bas depuis octobre 2005, lorsqu'il est tombé à 294 $. En novembre 2007, l'action de Google effleurait les 750 $, après une hausse de 30% en un mois. Comme d'autres acteurs IT, Google souffre de la révision du plan Paulson. L'actuel secrétaire d'Etat au Trésor américain Henry Paulson a en effet annoncé que les 700 Md$ d'aides financières votées par le Congrès américain seraient distribués au compte-gouttes. Ils serviront essentiellement à recapitaliser les institutions financières, le gouvernement n'entendant pas injecter de sommes pharaoniques dans des secteurs financiers à haut risque. La sanction de Wall Street ne s'est pas fait attendre : Yahoo a perdu 9,8% de sa valeur et flirte désormais avec les 10 $ (alors que Jerry Yang réclamait 37 $ par action à Microsoft), Sun chute de 10 % à 3,6 $, Microsoft perd 4,25%... A la veille de Noël, les investisseurs sont inquiets pour le marché de la publicité en ligne Ce sont également les estimations de grands groupes bancaires qui ont fait chuter l'action de Google. Malgré de bons résultats trimestriels (chiffre d'affaires en hausse de 31%, bénéfice net de 1,35 Md$, soit une progression de 20,7% par rapport au troisième trimestre 2007), Citigroup estime par exemple que le ralentissement économique finira par avoir un impact sur Google et sur le marché de la publicité en ligne, et ce malgré l'approche des fêtes de fin d'année. Il y a quelques mois IDC tablait pourtant sur un doublement de la publicité en ligne sur Internet d'ici à 2012. Mark Mahaney, analyste chez Citigroup, a déclaré « nous avons effectué plus d'une vingtaine de contrôles avec des acteurs du SEM (Search engine marketing, processus d'optimisation des liens sponsorisés sur Internet), avec des agences de publicité en ligne et des sites de vente en ligne. Nous sommes parvenus à la conclusion qu'au quatrième trimestre la croissance du marché de la publicité en ligne serait la plus faible jamais observée. » Toujours d'après Citigroup, la tendance ne devrait pas s'inverser avant 2010. Même son de cloche chez Best Buy, une chaîne de produits informatiques. Pour eux, le climat économique ambiant est « le pire jamais rencontré depuis 42 ans ».